Résumé
Edition établie et présentée par Anne-Catherine Schmidt-Trimborn
Les attentats du 11 septembre 2001, les conflits d’Irak et d’Afghanistan ont mis en débat les objectifs comme les méthodes de la lutte antiterroriste. Ils ont aussi redonné toute leur actualité aux écrits et expériences hérités des guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie. Dans cette histoire, Charles Lacheroy (1906-2005), figure marquante des théories de la « guerre révolutionnaire » et de « l’action psychologique » joue un rôle essentiel. La carrière de ce saint-cyrien (1925) passe par l’infanterie coloniale (Afrique Occidentale Française, Levant, Afrique du Nord) et les combats de la Libération sous les ordres du général de Lattre de Tassigny. Puis c’est l’Indochine en 1951 et la découverte de la « guerre révolutionnaire ». Lacheroy l’étudie en détail et échafaude une théorie qui se complexifie au fil de conférences prononcées en Indochine (1952) puis dans divers cénacles militaires et civils en métropole (1953-1957). D’une étude de terrain relative aux hiérarchies parallèles et à la « prise de possession des personnes physiques », Lacheroy débouche sur la « prise de possession des âmes » par la propagande puis synthétise l’ensemble dans un scénario de la « guerre révolutionnaire » valable dans tous les conflits de ce type. Les conférences de Lacheroy, aussi marquantes furent-elles, n’avaient jamais été publiées. Elles sont réunies ici pour la première fois et accompagnées d’une présentation substantielle de l’itinéraire du colonel, de l’entre-deux-guerres à l’OAS.