Chronique du Curé de Metz (1231-1445) et Continuation (1445-1464/1465)

Éditions Société de l'histoire de France
Publiées par Mireille Chazan †, revues et complétées par Isabelle Guyot-Bachy, Marc H. Smith et Françoise Vielliard
Dès le XIVe siècle, la communauté urbaine de Metz a donné une première base écrite à sa mémoire officielle, sous la forme de listes de maîtres-échevins bientôt étoffées en annales. La mise en récit de plus en plus complexe d’un passé aux racines lointaines, voire mythiques, fonda l’identité de la cité.
Au-delà de chroniqueurs connus, comme Philippe de Vigneulles, d’autres sont restés dans l’ombre, dont Pierre de Saint-Dizier, curé de la paroisse Saint-Eucaire. Son récit figurait pourtant en bonne place dans le corpus messin : publié dès 1728 par dom Augustin Calmet — « Nous n’avons guères de monumens historiques plus instructifs ni plus intéressans » —, il fut exploité en 1775 par Jean François et Nicolas Tabouillot dans leur Histoire générale de Metz comme une source essentielle pour les XIVe et XVe siècles. En 1926, Marthe Marot en procurait une édition critique dans sa thèse d’École des chartes, qui ne fut jamais publiée.
Mireille Chazan (1938-2023), historienne de Metz et spécialiste des chroniques médiévales, a remis à son tour sur le métier l’édition qui paraît à titre posthume. Elle l’a accompagnée d’une riche introduction qui éclaire la genèse de l’œuvre dans son contexte événementiel et socio-culturel, analysant avec finesse cette « histoire du temps présent » que proposait le Curé de Saint-Eucaire. Le travail a enfin été achevé en révisant l’ensemble de la tradition manuscrite. La publication est enrichie d’un important appareil de notes historiques, de cartes et d’un index recensant près de deux mille personnes et lieux.