La communauté et la foi. Confréries et société dans les Pays meusiens. Vers 1350-vers 1950
Les associations religieuses ont joué un rôle central dans la capacité des habitants à affronter un présent difficile et un futur incertain. Le grand historien Maurice Agulhon avait appelé cela autrefois l’associationnisme. Cet ouvrage est le résultat d’une enquête d’une trentaine d’années dans une région qui constitue une ligne de fracture entre le royaume de France, la Lorraine et les Pays-Bas du sud. Plus de 2500 associations y ont été repérées du Moyen Âge à l’époque contemporaine, le plus souvent d’humbles compagnies rurales. Elles ont été étudiées autour du concept d’économie religieuse et en s’inspirant des travaux de la sociologie et de la psychologie des groupes. Au départ, il s’agissait simplement d’expliquer comment les confréries avaient pu transformer les comportements religieux des fidèles : pour simplifier une vision verticale de l’acculturation religieuse imposée par le concile de Trente. Mais la multiplicité des sources locales a permis d’inverser le regard en partant du terrain. En effet, c’est parce qu’elles étaient intégrées au système qui organise l’existence des communautés d’habitants que les confréries ont pu bénéficier d’une influence sociale et donc d’une influence religieuse.