Dans la continuité de ma thèse sur le Val des Écoliers mes recherches portent sur les abbayes et prieurés de la Lorraine à la fin du Moyen Âge, une période qui a souvent été négligée dans l’histoire monastique. Il s’agit plus spécialement des petits établissements qui ont souvent expérimenté des formules originales. Plus flexibles et plus novateurs, ils ont développé des stratégies d’adaptation face à la conjoncture difficile des XIV^e et XV^e siècles, comme l’ont révélé l’abbaye de Saint-Sauveur-en-Vosges, pointe de la croix monastique vosgienne, le prieuré de Châtenois ou la chartreuse de Rettel. À la suite d’une exposition (mars-avril 2016) sur l’abbaye de Beaupré, et d’un programme du CRULH (en partenariat avec des collègues modernistes et archéologues), d’autres travaux portent sur le rayonnement et l’insertion spatiale des monastères cisterciens en Lorraine à la fin du Moyen Âge, associant vestiges matériels (bâtiments, réseaux de granges, infrastructures artisanales) et données des textes. Ils ont abouti à une participation active au PCR « Paysages et Architecture des Monastères cisterciens en Grand Est » dirigé par Agnès Charignon (Inrap) qui réunit chercheurs, historiens, géographes et archéologues de l’Inrap, de la Drac Grand Est et des universités de Lorraine, de Paris I Sorbonne et de Strasbourg. De même, ces travaux sur la vie monastiques ont conduit à intégrer l’ANR Colémon menant un recherche sur les collégiales et monastères de la réforme carolingienne au concile de Trente (816-1563) et à contribuer à la base de données en faisant aussi participer des étudiants. Enfin l’intérêt s’est également porté sur les ordres militaires et hospitaliers dans le Grand est à partir d’un première journée d’études concernant l’implantation des Templiers (en particulier en Lorraine et Alsace jusqu’alors eu abordés) en 2018 et devrait déboucher sur d’autres manifestations par la suite.

Les relations complexes entre l’Église et les femmes sont abordées à travers des modèles hagiographiques féminins et des exemples significatifs. Tel est le cas de Jeanne d’Arc : l’étude intègre à la fois le personnage historique dans le contexte des marches lorraines et du Barrois à la fin du Moyen Âge et l’historiographie (en incluant aussi les chants, opéras et les romans qu’elle a inspirés) et l’image (statuaire, vitrail, cinéma). Un autre exemple, faisant partie de l’ANR Lodocat, concerne Philippe de Gueldre duchesse de Lorraine devenue Clarisse pour lesquels seront édités des textes spirituels. Mais d’autres thèmes de recherche sont également en cours sur les couvents de femmes en Lorraine, ainsi que sur le corps féminin (perception, iconographie, vêtements et soins médicaux).

Les travaux portent également sur le culte d’un certain nombre de saints anciens qui font l’objet d’un regain d’intérêt à la fin du Moyen Âge et sur les sanctuaires de pèlerinages qui leur sont dédiés : la Vierge Marie et les vierges martyres (en particulier sainte Catherine d’Alexandrie, sainte Barbe, sainte Marguerite) ainsi que saint Michel et saint Nicolas. Ces saints, qui sont particulièrement présents dans l’axe lotharingien, figureront en bonne place dans l’exposition en préparation sur les « Dévotions lotharingiennes » (Musée de la cour d’or, 2017) dans le cadre de l’ANR Lodocat. Saint Nicolas a fait déjà l’objet d’un important colloque international en décembre 2013 et de plusieurs communications, conférences et expositions et continue à faire l’objet de mes recherches. L’approche sur les sanctuaires se rattache plus spécialement à l’inventaire des sanctuaires et lieux de pèlerinages en France dirigé par Catherine Vincent et induit une contribution à la base de données et au site internet en cours. D’autres projets sont aussi en préparation sur le culte de saint Nicolas. Des articles en préparation s’étendent au thème de la Vierge notamment la participation au volume sur la cathédrale de Metz, dans la série la Grace d’une cathédrale. D’une manière générale, le thème du culte des saints a été également abordé lors des travaux de l’ANR Lodocat (cor directeur de l’axe 3 sur les dévotions) et par l’exposition finale de ce programme Splendeurs du Christianisme, art et dévotion de Liège à Turin, X^e-XVIII^e siècles, labellisée d’intérêt national qui s’est tenue à Metz du 2 octobre 2018 au 27 janvier 2019 (co-commissariat). Le culte de saints qui inclut l’iconographie a conduit à rejoindre un projet d’études en cours de montage sur les vitraux du Grand Est porté par Aurélien Benel (institut de technologie de Troyes) et auquel contribuent des universitaires de Lorraine (CRULH) et de Strasbourg.

Un dernier axe concerne l’histoire de la Lorraine à travers le pouvoir ducal, et plus particulièrement les dévotions des ducs et duchesses de Lorraine et de Bar, les établissements religieux qu’ils fréquentaient et les chapelles castrales. Il est aussi question du mode de vie princier à partir d’études sur les cuisines et les arts de la table à la fin du Moyen Âge, ainsi que sur les chevaux en abordant notamment les écuries ducales et le commerce équin. Enfin des travaux traitent des villes et des campagnes lorraines à la fin du Moyen Âge, à partir d’exemples pris à Nancy, Metz, Neufchâteau, Lunéville et dans les villages environnants.

Ces thématiques font l’objet de mes enseignements, notamment de licence et de master et sont diffusés dans d’autres universités (Paris X) ou d’institutions de recherche (CNRS) par le biais de séminaires ou d’interventions ponctuelles. Elles suscitent aussi des sujets de communications et conférences, ainsi que l’encadrement de stage d’étudiants, de mémoires de master ou la participation à des jurys de thèse.

Je propose des sujets de recherche sur ces diverses thématiques : les ordres monastiques et religieux, les femmes, le culte des saints et les pèlerinages, l’histoire politique, sociale et culturelle de la Lorraine.