« Vivre après le couple » correspond à l’idée que les veufs et les veuves continuent à avoir une importance et à vivre au cœur d’une société qui ne les met pas nécessairement de côté. Au contraire, ils sont omniprésents et fomentent de nouvelles règles, parfois tacites. Ce sont justement ces idées parfois préconçues, convenances tacites et normes sociétales qui se révèlent particulièrement intéressantes dans cette recherche. Les hommes et les femmes deviennent plus qu’un genre et prennent part à des réalités plus importantes qu’auparavant. D’une part, une certaine nécessité de retour à la vie se forme et devient un besoin urgent pour subvenir aux besoins d’un foyer préexistant. D’autre part, les groupes adjacents – familles proches, parentalité, tutelles - utilisent parfois ces décès pour instrumentaliser les biens, les carrières, les différents membres de ce cercle restreint. 
L’étude menée ici se veut être la plus proche possible de l’époque, là où littérature, théâtre et lois coutumières mettent déjà le veuvage au premier plan. Rappeler cette réalité permet aussi de se rendre compte du nombre important de personnages concernées, c’est pourquoi des bornes chronologiques et géographiques ont été posées. Nancy est la plus grande ville du duché de Lorraine. Elle permet d’établir un nombre suffisant de dossiers intéressants mais aussi de représenter correctement la population ducale. Plusieurs classes sociales – des sans-abris à la bourgeoisie – s’y croisent et rencontrent parfois des destinées à la fois similaires et très diverses. En fonction des biens et besoins de chacun, il est donc opportun de pouvoir débuter une recherche sur le sujet afin de souligner des hypothèses longtemps effleurées par l’histoire du genre, de la mort et du veuvage.