NIYONGABO Jonathan
Parcours
Domaines de recherche
Prêtres Fidei donum
Collégialité épiscopale
Déchristianisation de l’Europe
Inculturation
Transmission de la foi
Rapport foi et culture
CV
Principaux titres universitaires
Docteur en Sciences de l’éducation et de la formation
Master en théologie dogmatique et fondamentale
Dernières fonctions occupées
Représentant suppléant des doctorants à l’École Doctorale Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (SLTC), à Nancy
Curé de la paroisse Saint Charles de Foucauld (secteur pastorale Nancy-ville)
Référent à l’enseignement catholique en France (Collège du Sacré-Cœur et l’école Saint Sauveur)
Aumônier des Scouts et des guides de France (Sacré-Cœur et Saint Léon)
Programmes de recherche
La pénurie des prêtres est une question qui a préoccupé les évêques du monde entier depuis longtemps. Alors que jusqu’avant les années 1980, ce manque concernait les jeunes Églises de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique, son poids pèse actuellement sur les diocèses occidentaux. La lettre Encyclique Fidei donum du Pape Pie XII (1957) a posé quelques jalons qui fondent la collégialité épiscopale proposée par le Concile Vatican II. Cette notion de « collégialité épiscopale », développée dans le troisième chapitre de la Constitution dogmatique sur l’Église Lumen Gentium (LG), dans les décrets sur la charge pastorale des évêques Christus Dominus (CD) et le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum Ordinis (PO), explique le fondement de la responsabilité collective des évêques en tant qu’« un corps des pasteurs » pour l’annonce de l’Évangile (LG 23). Ce souci de la mission universelle de l’Église portée par les évêques du monde entier se concrétise par l’envoi des prêtres dans des pays « qui souffrent du manque de prêtres » (PO 10). En effet, suite au problème de la pénurie et du vieillissement des prêtres sur le sol européen, 3000 prêtres fidei donum dont 2500 venant des pays africains sont envoyés par leurs diocèses d’origine en France pour une mission à durée déterminée. Ce nombre de prêtres fidei donum est imposant puisqu’il représente environ la moitié des prêtres français actifs. Ces prêtres exercent leur ministère dans un monde en « véritable métamorphose sociale, culturelle », politique et économique se répercutant sur la vie religieuse des peuples (Gaudium et Spes, 4). Le problème réside au fait que ces « prêtres venus d’ailleurs » quittent leurs pays très christianisés vers les sociétés déchristianisées. Cela pose le problème du dialogue entre la culture et la foi (l’inculturation de la foi chrétienne), entre l’intégration socio-culturelle, économique, politique, religieuse et l’annonce de la foi. Ainsi, en quoi la rupture culturelle, l’intégration socio-culturelle et ecclésiale de ces prêtres fidei donum ne constituent pas un obstacle à l’annonce de la foi chrétienne. Quels liens doivent-ils entretenir avec les évêques de leurs diocèses d’origine (incardination) et de leurs diocèses d’accueil ? Cette thèse revêt un double objectif. D’une part, faire le bilan des enjeux et des perspectives socio-culturels, historiques et théologiques de l’identité du prêtre fidei donum. D’autre part, proposer une approche de recueil des données empiriques en histoire. Nous aimerions tester quatre hypothèses qui tentent de répondre aux questions de cette étude : « La bonne intégration du prêtre fidei donum (PFD) favorise l’accompagnement à la foi chrétienne » ; « La qualité du témoignage du PFD change la perception de la foi chrétienne sur les lieux de sa mission » ; « Les liens de communion entre les évêques (diocèse d’origine et diocèse de mission) participent à la pertinence pastorale du PFD » ; « Le traitement du PFD par son diocèse d’accueil contribue à la transmission (retransmission) ouverte ou élargie de la foi ». Cette recherche s’appuie sur une méthodologie qualitative, à visée compréhensive. Les entretiens semi-dirigés se réaliseront auprès des prêtres fidei donum du département de la Meurthe et Moselle en provenance de trois continents et de différents pays ou cultures : Afrique (Burundi, RDC, Côte d’Ivoire, Cameroun), Asie (Inde, Viêt-Nam, Liban), Europe (Pologne, Italie, France). Nous envisageons aussi le focus-group, c’est-à-dire des tables rondes entre quelques prêtres et laïcs de différentes communautés de ce département français de Lorraine.