EPIAIS Aurélien

Parcours

Titre de la thèse préparée :
Alain Peyrefitte, toujours un peu plus oultre
Directeur(s) de thèse

Programmes de recherche

Programmes de recherche

Ce projet de thèse vise à palier à une carence de la recherche universitaire concernant une figure majeure de la première partie de la Vème République : Alain Peyrefitte. Cette absence d’intérêt universitaire pour Alain Peyrefitte a de quoi nous étonner. Mémorialiste du général de Gaulle encore régulièrement cité, Alain Peyrefitte fut huit fois ministre, et non des moindres, sous trois présidents de la République. Il fut ministre de l’Information au moment de la création de l’ORTF, ministre de la Recherche lors des travaux sur la future bombe H, ministre de l’Education nationale au début des évènements de mai 68 ou encore garde des Sceaux vilipendé par la gauche pour la loi « sécurité et liberté ». Au-delà de ces fonctions exécutives, Alain Peyrefitte joua aussi un rôle dans la vie des partis politiques, notamment en tant que secrétaire général de l’UDR (1972 – 1973). Malgré cette position, le Provinois fut l’un des rares ponts entre les gaullistes et les hommes de Valérie Giscard d’Estaing, jusqu’à être numéro 2 du gouvernement de Raymond Barre. A ce destin national, il nous faut rajouter l’ancrage local d’Alain Peyrefitte en Seine et Marne. Député durant dix législatures de la 4ème circonscription, il fut conseiller général pendant près de 25 ans et surtout maire de Provins pendant trois décennies. En somme, Alain Peyrefitte fut ce qu’on a appelé un baron local, baronnie qui l’emmena logiquement vers le Palais du Luxembourg à la fin de sa vie. La singularité d’Alain Peyrefitte réside dans ses multiples vies. Tout jeune, il envisageait son existence en trois temps : diplomatique, politique, littéraire. C’est effectivement ainsi qu’il la commença auprès du haut-commissaire de la zone d’occupation française en Allemagne (1946) puis comme consul général à Cracovie (1954). Mais c’est surtout l’aspect littéraire, intellectuel, qui est chez lui particulièrement intéressant. Alain Peyrefitte reçut une double formation universitaire, à l’Ecole Nationale d’Administration (première promotion) et à l’Ecole Normale Supérieure (il n’en sort pourtant pas diplômé). Il fut l’auteur de romans et de nombreux autres ouvrages, notamment sur la politique française (Quand la rose de fanera, Encore un effort, Monsieur le Président…), la Chine (une dizaine de livres) ou encore sur la société (Faut-il partager l’Algérie, La Société de confiance, Du miracle en économie, Le Mal français…). Ici réside une autre particularité d’Alain Peyrefitte. Admirateur d’Alexis de Tocqueville, il cherchait à dépasser le politique pour tendre vers une posture de penseur des organisations humaines. Il y rencontra un franc succès, notamment en libraire. L’érudition de ses écrits fut reconnue par ses pairs l’emmena jusqu’au fauteuil numéro 11 de l’Académie française dès 1977. Alain Peyrefitte connut enfin une dernière vie, celle du journalisme au sein du Figaro au sein duquel il occupa la place de président du comité éditorial pendant une quinzaine d’années. Alain Peyrefitte fut donc un homme politique singulier qui, tout en étant aux premières loges du pouvoir lors de la première partie de la Vème République, mena une vie intellectuelle, littéraire et journalistique intense, en France et au-delà. Notre pays ne connut, dans son histoire, que peu d’homme de sa trempe. Ce projet de recherche vise donc à répondre à une incongruité, celle de s’intéresser enfin à cet intellectuel en politique. 

Type de membre
Doctorant(e)
Statut Membre
Histoire contemporaine