Résumé
Sous la direction de François Cochet
Les violences que subissent les civils dans les conflits contemporains ont déjà fait l’objet d’approches historiques.
Mais qu’entend-on exactement par « violence(s) de guerre » ? Si le singulier suggère un lot commun réducteur, l’emploi du pluriel ouvre le champ de pratiques variées et graduées. Même s’il ne s’agit pas de dresser un quelconque et monstrueux « hit-parade » des morphologies de la violence durant les conflits, il ne saurait être question de mettre sur le même plan les mesures vexatoires d’une armée d’occupation et les mises à mort de civils. Ce recueil de communications propose donc un essai de typologie des violences subies par les civils, victimes d’événements guerriers.
La deuxième grande question que les auteurs des communications ont voulu aborder est celle de franchissement de seuils que le XXe siècle aurait amené avec lui. La Grande Guerre ouvre-t-elle notamment une période radicalement différente dans les comportements à l’égard des civils ? Pour tenter de répondre à ce questionnement, nous avons voulu réunir des historiens de périodes différentes afin de les faire se confronter à des cas de violences volontairement éloignés dans l’espace, couvrant un large champ chronologique, même si géographiquement, le champ culturel de l’Europe demeure le référent.
La dilution des catégories traditionnelles entre combattants et civils, l’émergence des opinions publiques comme témoin des violences subies par les civils, constituent constamment les arrière-plans des différentes communications que nous vous proposons aujourd’hui, unies entre elles par la volonté de nourrir et d’éclairer ces problématiques par des exemples concrets.