Marga d'Andurain (1893-1948), une passion pour l'Orient
par Julie d'Andurain, Le Mari Passeport, nouvelle édition annotée.
Éditeur : Maisonneuve & Larose nouvelles éditions/ Hémisphères éditions
En 1947 paraît un récit rocambolesque : sous le titre Le Mari Passeport, Marga d'Andurain, son auteur, relate son voyage vers La Mecque effectué au milieu des années 1930. Installée avec sa famille à Palmyre dans le désert de Syrie où elle a créé l'hôtel Zénobie, hôtel de luxe pour archéologues, ingénieurs et touristes, connaissant bien les bédouins de la Palmyrène avec qui son mari élève des chevaux, elle décide un jour d'aller visiter l'Arabie mystérieuse. Pour cela, elle n'hésite pas à conclure un mariage blanc avec un Bédouin, à se faire musulmane et à se voiler... Tocade ? Passion pour le voyage, intérêt soudain pour l'islam wahhabite ou affirmation d'indépendance et de liberté d'une femme qui n'a de cesse de braver les interdits de son temps ? Marga d'Andurain en paye le prix fort : accusée d'avoir empoisonné son « mari », elle est menacée de lapidation et emprisonnée à Djeddah...
C'est en historienne que Julie d'Andurain, petite-fille de Marga, tente de cerner cette personnalité. Au texte original du Mari Passeport, intégralement reproduit, elle adjoint une présentation et des notes indispensables pour situer le récit dans son époque et retracer la vie de l'auteur. Et enrichit le tout d'une multitude de photographies inédites, tantôt touchantes, tantôt cocasses, toutes étonnantes. Des clichés qui racontent la vie d'une femme du monde côtoyant officiers du poste de Palmyre, archéologues et chefs arabes... et vivant à l'occasion sous la tente et participant activement à la vie économique locale - au point de devenir chef d'une tribu, la tribu Zeinab. Ces photographies font revivre l'antique Tadmor, la « Venise des Sables » ; elles livrent aussi un rare témoignage sur la ville de Palmyre ethnographique, ses habitants et ses traditions dans les années 1930.