L’empreinte de la guerre
Philippe Martin et Stefano Simiz (dir.)
Editeur : actes du colloque de l’Association Interuniversitaire de l’Est à Nancy 2005, Paris, Lavauzelle
En novembre 2005, une cinquantaine de chercheurs, historiens, économistes, géographes, littéraires, botanistes... se sont réunis à Nancy pour aborder une question cruciale : l'empreinte de la guerre de la Grèce classique à la Tchétchénie.
«La guerre libère des énergies formidables, elle en détruit tout autant» expliquait en 1982 l'historien italien Franco Cardini. Certes, on lui doit de nombreuses inventions techniques, des mutations essentielles des sociétés ou l'émergence de nombre de systèmes politiques ; mais elle est aussi responsable de millions de morts et d'innombrables destructions. Il serait illusoire de vouloir dresser un bilan chiffré ou de donner une conclusion morale. En se réunissant, ces chercheurs ont souhaité observer l'immense variété des effets de la guerre. Les contributions ont été rassemblées en fonction de quatre thèmes : l'empreinte sur la mémoire et la religion ; sur les corps et les esprits ; sur les sociétés et leurs classes politiques ; sur les paysages et les économies. Il était également indispensable de croiser les regards en embrassant le temps très long de l'antiquité à l'actualité la plus douloureuse. Tel changement repéré au Moyen-Âge s'observe encore six siècles plus tard.
Ces articles couvrent l'essentiel des théâtres d'opération depuis plus de deux mille ans ; ils s'intéressent aux diverses sortes de conflits, guerre classique, guerre d'indépendance, raids de pillage... Leurs auteurs ont parcouru les archives, analysé les monuments, étudié les paysages, scruté les végétaux, lu les ego-documents, écouté les oeuvres musicales ou poétiques, examiné les comptes, observé les idéologies... Leurs articles dégagent à la fois les permanences des effets de la guerre, mais ils en mesurent également les variations. Ils nous rappellent que les conflits façonnent les sociétés, les hommes et les états, que leur empreinte demeure inscrite au plus profond de l'histoire, des corps ou des paysages.
L'Association Inter-Universitaire de l'Est, créée il y a plus de trente ans, regroupe aujourd'hui l'essentiel des centres universitaires du quart nord-est de la France. Elle fournit aux chercheurs, tous les deux ans, l'opportunité d'échanger leurs idées autour d'un sujet très général.