Les forces et les cultures politiques dans le Grand Est de la fin du XIXe siècle à nos jours
À travers des études de cas et dans une perspective comparative, ce colloque a eu pour objectif de réfléchir à plus d’un siècle d’histoire des principaux courants de la vie politique (nationalistes, conservateurs, gaullistes, libéraux, démocrates-chrétiens, socialistes, communistes, de gauche radicale) en s’interrogeant sur leur spécificité, leurs modes d’expression et leurs mutations dans la France de l’Est, comme en relation avec les interrogations récentes sur la mise en place de la région Grand Est. Différents axes sont privilégiés, comme l’étude de mouvements politiques, de personnalités politiques, d’espaces politiques à différentes échelles.
La période envisagée commence avec l’organisation, notamment sous forme de partis, de forces politiques diverses, souvent caractérisées par leur rapport à la nation, mais qui peuvent aussi s’inscrire dans un cadre local ou régional. Par la suite, si des spécificités perdurent, de nombreuses mutations sont intervenues, non seulement en raison des conflits, mais en fonction de l’évolution des formes d’organisation, des rapports avec les électeurs et les électrices, de l’utilisation de la presse et des moyens de communication, des critiques formulées contre les partis et de l’insertion dans le cadre européen, de phénomènes d’affirmation ou de la rétraction de certaines cultures politiques.
La thématique retenue offre un champ d’autant plus large que si des colloques sur le régionalisme ont eu lieu, la question des cultures et des forces politiques – hors des cadres nationaux – est assez rarement abordée, de même que des aspects comme le recrutement comparé du personnel politique. Une des synthèses connues, Recherches sur les forces politiques de la France de L’Est depuis 1787 a été publiée par la Faculté des Lettres de Strasbourg il y a plus de soixante ans, en 1966. Ce colloque a été l’occasion de dresser un état des lieux des connaissances et des travaux sur cette question, mais aussi de jeter les jalons d’une histoire politique en renouveau, centrée sur la France de l’Est.