Clergés en contacts à l'ère des divisions confessionnelles (XVIe-XVIIe siècles)

image faits religieux
Colloque/Journée d'étude
Nancy
Affiche clergés

Ce colloque pluridisciplinaire (histoire, littérature, anthropologie, théologie, etc.), qui s’est intègré dans l’axe de l’équipe « Histoire des faits religieux » du CRULH consacré aux « hommes et femmes de Dieu », a visé à tisser un lien académique et à créer des habitudes de travail communes entre spécialistes du catholicisme et spécialistes du protestantisme, trop souvent séparés lors des manifestations scientifiques. La fracture confessionnelle qui touche l’Occident chrétien au XVIe siècle révolutionne durablement la place des clergés dans les sociétés et leur emprise sur les fidèles, créant des relations complexes. Le principe originel du luthéranisme, puis des réformes de type suisse, du sacerdoce universel a été largement relativisé par la mise en place progressive d’un clergé protestant, mais il a ouvert une brèche que l’on peut suivre à l’époque des controverses et qui continue de fixer une différence fondamentale entre les deux camps. La compétition confessionnelle dans les villes et les espaces de contact porte fréquemment sur la légitimité même du clergé et peut mener ponctuellement à des manifestations d’anticléricalisme, tant catholique que protestant. Pourtant, des influences réciproques et des contacts sont observables dans des zones de coexistence confessionnelle : en effet, les espaces de frontières peuvent faire figure d’observatoires privilégiés pour comprendre ces phénomènes, dans une perspective nettement comparatiste, à l’image des travaux d’historiens allemands comme Luise Schorn-Schütte qui ont montré l’intérêt d’analyser les influences réciproques des clergés, jusque dans leur façon d’interpréter et de considérer le ministère pastoral.

La formation des clergés, leur organisation, leur action, les oppositions auxquelles ils doivent faire face, leurs interactions, les points communs, voire les sociabilités de leurs membres seront les angles d’étude de ce colloque, dans une acception large des notions de « frontière » (confessionnelle et/ou géopolitique) et de contacts. Les modalités d’influences réciproques sont nombreuses et donneront lieu à des communications centrées sur des pratiques très diverses (prédication, conférences et controverses, pratiques de sociabilité érudite, programmes des institutions éducatives, correspondances, théories politiques, voire ecclésiologiques). Les  communications ont porté sur plusieurs espaces européens touchés par la fracture confessionnelle et par la coexistence entre plusieurs communautés, en permettant ainsi de définir des temporalités (avec par exemple une volonté de différenciation sans doute plus forte au moment de l’éclatement des Réformes et des influences réciproques plus visibles ensuite) et des zones où le phénomène s’observe plus aisément.