Entre Orient et Occident : le culte de Saint Nicolas en Europe (Xe-XXIe siècles)
Saint Nicolas est sans doute le saint qui, dans les pays d’Europe, a connu et connaît encore la popularité la plus grande, la plus durable et la mieux partagée entre l’Orient et l’Occident. De l’évêque de Myre à l’ami des enfants qui a inspiré le personnage du père Noël, la figure de Nicolas a suivi des cheminements complexes qui sont à l’origine de sa présence encore très vivante dans les cultes et l’imaginaire de nos sociétés contemporaines, par-delà les frontières politiques et culturelles. La richesse de cette figure a retenu depuis longtemps l’attention des chercheurs mais de nombreux pans de son histoire restent à préciser. Dans la continuité d’une rencontre tenue à Bari en 2010, principalement consacrée aux domaines italien et français, le présent colloque envisage l’histoire du culte de saint Nicolas à l’échelle de l’Europe entière. Rassemblant 25 chercheurs universitaires de sept nationalités différentes, il se tient à Lunéville et à Saint-Nicolas-de-Port au moment des fêtes de la Saint-Nicolas d’hiver (6-7 décembre 2013) et bénéficie du soutien de nombreuses institutions universitaires (Université de Lorraine, CRULH, Institut Universitaire de France, Université de Paris X Nanterre, CRAHAM, AIRS) et de collectivités territoriales lorraines (Conseil général de Meurthe-et-Moselle, Villes de Lunéville et de Saint-Nicolas-de-Port, Communauté de communes du Lunévillois). Après avoir rappelé les origines de saint Nicolas à travers les apports récents des fouilles archéologiques du groupe épiscopal de Myre-Demre en Turquie et les textes de la translation de ses reliques à Bari, les intervenants se pencheront sur le développement de son culte à travers l’Europe, depuis les empereurs byzantins et ottoniens en passant par les prélats réformateurs francs et les clercs des universités médiévales, jusqu’aux marchands et artisans de la Mitteleuropa, à la lumière de multiples indices (vies de saints, dédicaces, onomastique et toponymie, reliques et reliquaires, sceaux, enseignes de pèlerinage et objets de dévotion…). L’iconographie sera largement abordée à travers des exemples d’Orient (icônes et images populaires) et d’Occident (enluminures, fresques, vitraux). La démarche proposée, qui s’inscrit dans la longue durée, inclut également les apports des enquêtes ethnologiques et abordera les formes prises par les fêtes et les traditions dans leurs variations régionales, lorraines et alsaciennes, slaves, latines, hispaniques et anglo-saxonnes.
Ce colloque a été jumelé avec quatre expositions qui se sont tenues à Lunéville et à Saint-Nicolas-de-Port, ainsi qu’avec des visites de la basilique portoise et des vestiges du prieuré de Varangéville ; il s’est achevé par la grande fête de saint Nicolas (défilé de chars, procession aux flambeaux à la basilique).