Hiérarchie des pouvoirs, délégation de pouvoir et responsabilité des administrateurs dans l'Antiquité et au Moyen Age

L’histoire des administrations antiques et médiévales est un terrain parcouru depuis longtemps par les historiens. Toutefois, nombre d’aspects essentiels de cette histoire demeurent en grande partie dans l’ombre. Ainsi, l’étendue de la responsabilité des administrateurs fait l’objet de désaccords parmi les historiens, tout comme l’existence de hiérarchies intégrées et reconnues. Il reste aussi encore à délimiter les conditions qui ont permis l’avènement d’une réalité nouvelle, l’office, qui est tributaire de la tradition stoïcienne, mais qui s’ancre fortement dans le fonctionnement des administrations médiévales. C’est en partant du constat de l’existence de lacunes importantes dans notre connaissance de ces thèmes, comme de l’intérêt pour ces questions qui se fait jour depuis quelques années, et dont témoigne l’organisation par le CRULH d’un atelier sur la délégation d’un pouvoir dans l’Église à l’International Medieval Congress de Leeds en juillet 2009, qu’il a paru pertinent de proposer l’idée d’un colloque qui porterait sur les questions liées à la hiérarchie des pouvoirs, à la délégation de pouvoir et à la responsabilité des administrateurs. Il a été notamment l’opportunité de confronter, sans doute pour la première fois, les différentes historiographies de la question, puisqu’il était prévu de lui donner une forte dimension internationale.

Nous nous sommes interrogés sur la théorie de la hiérarchie des pouvoirs, sur le caractère effectif d’une hiérarchie dans l’organisation des pouvoirs, et sur sa perception par les administrés. La délégation de pouvoir devait aussi permettre d’analyser les notions de service, de magistrature et d’office. On a examiné, dans le même temps, les questions liées au caractère héréditaire du pouvoir et à la privatisation d’un certain nombre de charges, comme la nature des ordres transmis et l’interprétation de ceux-ci. La question de la délégation de pouvoir a permis aussi d’envisager le thème annexe de la représentation et du vicariat. Enfin, l’étude de la responsabilité des administrateurs a ouvert largement le débat sur la pratique du serment, sur la responsabilité des administrateurs sur leurs biens personnels et sur tous les systèmes de contrôle mis en place par les pouvoirs mandants.