En avril 2004, les Houillères du bassin de Lorraine cessent définitivement l'exploitation de la dernière mine française de charbon. Le territoire que l'on nomme encore volontiers Bassin houiller entre alors dans l'après-mines, qui fait suite à une phase de reconversion économique progressive entamée plus de quarante années plus tôt. Tandis que l'exploitation houillère bascule dans l'histoire, les mémoires individuelles et collectives assimilent communément la mine à un univers dangereux voire mortifère. Paradoxalement, les mineurs ont longtemps défendu leur métier en mettant en avant ses évolutions techniques et sociales. Cette thèse a ainsi pour objectif d'établir une analyse précise de la dangerosité des métiers de la mine sur le plan de la sécurité immédiate et de la santé à plus long terme. Elle confronte le constat réalisé à la lumière des sources de l'entreprise, de l'État et des syndicats à la mémoire des anciens mineurs, de leurs proches et aux représentations populaires du métier de mineur. Ce faisant, elle brosse un portrait du quotidien des mineurs lorrains de charbon dans le cadre des houillères nationalisées entre 1946 et 2004.