Le général Paul Arvers (1837-1910) et la naissance de l'alpinisme militaire français

BECKER Cyrille
Directeur / directrice de thèse
Date de soutenance
Membres du jury CRULH
Membres du jury hors CRULH
BONIFACE Xavier, rapporteur
HEYRIES Hubert, rapporteur
PORTE Rémy, examinateur
Lieu de la soutenance
Metz

Le Général Paul ARVERS (1837 – 1910) et la naissance de l’alpinisme militaire français Les troupes de montagne françaises doivent leur organisation et leur création à quelques précurseurs qui, au cours des années 1870-1890, dans un contexte de tension transalpine, ont su d’instinct identifier la menace et proposer la formation de troupes spécifiques. Parmi ceux-ci, dans le mouvement des grandes réformes militaires et de la remise en défense du territoire de la fin du XIXe siècle, Paul Arvers, officier d’expérience (il a participé à la Campagne d’Italie de 1859 et à la Guerre contre l’Allemagne de 1870), commandant à Lyon le 12e bataillon de chasseurs à pied (12th mountain infantry battalion), a créé l’alpinisme militaire. Entre 1879 et 1885, il renforce son bataillon d’éléments d’artillerie et de génie (engineer). Il met ainsi sur pied le premier groupe alpin, prémices des groupements interarmes (combined battle groups), et le soumet à une initiation propre au soldat de montagne et à une instruction spéciale (special training) dès le temps de paix. Sous son commandement, investissant les montagnes, les chasseurs alpins, artilleurs et sapeurs de montagne, affichent immédiatement leur caractère de troupes d’élite au service de la défense de la frontière du sud-est. Ainsi naît l’esprit des troupes alpines qui engendre très vite un véritable et durable engouement populaire dont la presse s’empare. Tirant des enseignements de ses expériences de guerre et des écrits des siècles précédents, Paul Arvers publie des ouvrages sur la guerre en montagne et renouvelle les méthodes d’entraînement, comprenant que le combat en montagne a pris une dimension différente avec les évolutions techniques que connaît l’armée française dès 1870. Dans le même mouvement, il expérimente avec son bataillon de nombreux équipements adaptés à la montagne puis propose une organisation cohérente des troupes alpines. Affecté à la Direction de l’infanterie en 1886, il contribue au long processus législatif qui aboutit à la rédaction de la loi modifiant l’organisation des bataillons de chasseurs à pied (conserver l’appellation française), loi votée le 24 décembre 1888 et qualifiée de véritable « acte de naissance des troupes alpines françaises ».