La thèse présente une étude du peuple catholique mosellan pendant la Seconde Guerre mondiale qui englobe la hiérarchie épiscopale, le clergé, les congrégations, les laïcs pieux et les pratiquants. Il concerne aussi bien les événements survenus en Moselle que dans les départements d’accueil dans le sud de la France après les évacuations de 1939-1940 et les expulsions de 1940-1941. L’étude exhaustive des archives de l’évêché assez volumineuses car les prêtres ont beaucoup écrits confrontées à d’autres sources et en particulier aux sources allemandes a permis d’appréhender cette bicéphalie qui confère à la Moselle un intérêt particulier puisqu’elle a été à la fois confrontée à la politique nazie antichrétienne à cause de l’annexion et à la politique conciliante envers l’Église de l’État Français à cause du transfert du plus du tiers de sa population et de la moitié du clergé et des religieux. Cette bicéphalie unique en France, même par rapport à l’Alsace elle-même annexée au Reich, donne une originalité à l’Église mosellane. Cette étude a priori régionale, devient ainsi nationale s’inscrivant dans celles des années 80 sur l’Église de France, voire même européenne, car la Moselle fut terre d’expérimentation d’une politique antichrétienne nazie. Cette étude devient sociologique lorsqu’elle montre les conséquences sur la pratique religieuse de la dispersion dans un milieu plutôt hostile. Après avoir montré l’omniprésence dans la société mosellane de la religion catholique devenue un élément identitaire lié partiellement au statut concordataire et au maintien des écoles confessionnelles, nous avons respecté la chronologie pour montrer les incidences des faits de guerre sur le peuple catholique mosellan. Nous avons divisé notre travail en deux parties, novembre 1940 et les expulsions constituant le point de rupture. Grâce à l’outil informatique, nous avons pu établir des statistiques précises, cartographier la pratique religieuse et la dispersion. Parfois, cette exigence d’aller puiser à la source et l’analyse historique qui en a découlé a bousculé la mémoire patriotique. Cette étude se propose de combler un vide historiographique et d’être un élément supplémentaire dans la connaissance de l’annexion de la Moselle, de la politique de nazification et de la diaspora mosellane.