Les mineurs de fer au travail étudie le vécu du travail ouvrier dans les mines de fer de Lorraine de 1945 à 1975. A partir de témoignages contemporains de l'époque de l'extraction minière et, surtout, à l'aide d'entretiens réalisés avec d'anciens travailleurs, aujourd'hui détachés de la pratique quotidienne de leur profession, cette thèse d'histoire analyse l'expérience collective et individuelle du métier de mineur. Elle intègre et dépasse l'ensemble des apports historiographiques antérieurs en étant plus précisément centrée sur les "gueules jaunes" et leur travail car elle tient compte du rôle de l'innovation dans les multiples transformations des activités minières. Par conséquent, elle démontre, souvent à partir d'archives inédites et de publications peu consultées dans le cadre d'une recherche historique (les revues techniques des ingénieurs des mines, notamment) que le métier de mineur de fer n'est pas devenu archaïque avant de disparaître. Au contraire, elle met en évidence sa modernité, jusque dans sa disparition programmée, qui annonce les grandes mutations de l'économie et de la société de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle.
