La franc-maçonnerie en Lorraine : des origines à 1905
Jean-Claude Couturier est membre, depuis 1985, de la loge Saint-Jean de Jérusalem (Grand Orient de France). Passionné d'histoire, il s'est intéressé à l'implantation nancéienne de la franc-maçonnerie. Il a écrit, en 2000, Charles Bernardin, figure emblématique du Grand Orient de France (éd. Messene) et collaboré à l'Encyclopédie de la franc-maçonnerie (Librairie générale française, 2000, 982 pages, 168,97 ?). Depuis janvier 1997, il publie régulièrement dans les Chroniques d'histoire maçonnique lorraine.
Charles Bernardin, figure lorraine emblématique du Grand Orient au début du XXe siècle, rapporte, dans ses propres notes, la tenue d'une grande fête maçonnique à Lunéville dès 1738. Mais la première loge nancéienne attestée, la Vraie Lumière, est fondée par le baron de Toussainct en 1762. Jusqu'à la Révolution, on en dénombre une dizaine. Elles sont d'abord alimentées, d'Angleterre, par les militaires, qui ont introduit la franc-maçonnerie en Europe continentale et ont trouvé dans la région un véritable terrain d'élection. Les religieux ont joué un rôle important dans les loges. Car, même si le pape a condamné très tôt la maçonnerie, les ecclésiastiques, en France, en vertu du gallicanisme, ne se sont pas sentis tenus par la bulle pontificale, jusqu'au Concordat. Ainsi, Saint-Jean de Jérusalem, fondée en 1772, comptait de nombreux religieux réguliers.