Je travaille sur la radicalité de la lutte anti et contre-subversive des années 68, à travers les discours et pratiques militantes du gaullisme d’ordre et de ses réseaux (SAC, CFT, CDR, UNI) de 1968 à 1981. Cela implique d’analyser les actes de violences militantes dans les années 1968 en France et leurs représentations sous le prisme des mouvements apparentés au gaullisme d’ordre. Ce dernier est, pour faire simple, une école de pensée gaulliste conservatrice, revendiquant plus d’autorité et de lois répressives au nom de l’ordre et la sécurité, et manifestant une franche hostilité envers le communisme et le gauchisme. Une analyse quantitative va donc être de mise afin de pouvoir repérer les espaces les plus atteints par les affrontements entre ces gaullistes et leurs adversaires. Cela implique également de comprendre la radicalisation idéologique d’une partie des gaullistes qui, convaincus de voir en Mai-Juin 1968 une subversion marxiste, pensent qu’il est nécessaire de durcir leurs positions vis-à-vis de leurs principaux adversaires pour assurer le salut du pays. Je pars du postulat que la radicalisation idéologique des gaullistes d’ordre s’entremêle à celle des mouvements gauchistes et communistes, et que c’est par cette interrelation complexe que les militants en viennent à user (ou non) de la violence. Cette analyse qualitative visera donc avant tout les gaullistes d’ordre à travers leurs discours et pratiques militantes, sans omettre une (brève) étude de leurs adversaires honnis.