De la fin du XIIIe siècle au milieu du XVe siècle, la cité de Metz a été un grand centre de production de manuscrits de dévotion ornés, afin de répondre aux demandes d’une élite locale désireuse de prendre part à une vie spirituelle plus active. À l’image de ce que l’on observe dans d’autres centres de production, les livres d’heures sont sans conteste les ouvrages les plus produits à Metz jusqu’à l’avènement de l’imprimerie. L’analyse codicologique des différents témoins parvenus jusqu’à nous est le point de départ de cette étude : les données ainsi obtenues permettront de mettre en évidence les éléments propres à l’usage liturgique du diocèse, de percevoir les variations de contenu en vue de s’adapter aux évolutions de la dévotion mais aussi aux demandes des commanditaires. Cette étude codicologique sera complétée par une étude des éléments textuels et des décors. Ainsi, le relevé et l’identification des textes des différents offices et prières permettront de définir si les quarante témoins de notre corpus sont bien conformes à l’usage liturgique du diocèse de Metz. Le relevé des thèmes iconographiques et des caractéristiques stylistiques constitueront une autre grande étape de l’étude, ces dernières pouvant tout autant que les textes permettre de rattacher un manuscrit à la production messine voire à un atelier ayant réalisé les décors d’autres manuscrits. Le truchement des données codicologiques, de l’analyse de textes et éléments stylistiques permettront d’éclairer le milieu des artisans messins du livre mais également celui des destinataires de ces manuscrits et de l’usage qu’ils faisaient de leurs ouvrages.