Les recherches soutenues par le « Dictionnaire universel françois et latin » dit « de Trévoux »(1704-1771) ouvrent sur une très grande interdisciplinarité, dynamisée par des problématiques interculturelles, historiques et religieuses. En effet, ce dictionnaire qui parcourt tout un siècle bouillonnant, n’est pas l’œuvre d’un seul homme, le duc du Maine Louis-Auguste de Bourbon, mais bien de plusieurs. Ces rédacteurs et contributeurs, jésuites certes, mais aussi oratoriens, bénédictins, capucins, minimes ou bien encore laïcs, sont un prisme de lecture des consciences d’une époque agitée par la littérature des Lumières, un mythe royal qui se fissure et une théologie en demande de réforme(s). S’y intéresser revient donc à entrevoir l’élaboration de nouvelles pensées, d’une étude de la littérature grecque et latine au regard d’un catholicisme fier de ses Pères et d’une compréhension littéraire de l’écrit biblique.