Depuis plusieurs années, mon activité de recherche s’est principalement concentrée sur le fouriérisme, ou plus exactement sur les disciples de Fourier, les militants de l’École sociétaire. Il s’agit tout d’abord, à partir d’un travail prosopographique, de déterminer la composition du mouvement phalanstérien, travail qui s’appuie aujourd’hui sur le Dictionnaire biographique du fouriérisme, toujours en cours, mais qui comprend déjà (septembre 2016) près de 650 notices.

Le second objectif consiste à analyser les différentes formes d’engagement (la formation d’une communauté – la phalange – n’est que l’une d’entre elles) et la façon dont elles se conjuguent à des activités politiques (un certain nombre de fouriéristes exercent des responsabilités municipales ou départementales ; quelques-uns sont députés), mais aussi culturelles (beaucoup sont membres de sociétés savantes), philanthropiques, éducatives, mutualistes, coopératives, etc. Cela m’amène par exemple à observer la présence – et éventuellement l’influence – des fouriéristes dans le mouvement coopératif ainsi que dans l’éducation populaire (bibliothèques populaires ; Ligue de l’enseignement, entre autres).

Enfin, je m’efforce d’étudier le fouriérisme sur la longue durée : d’une part, en examinant ses différentes manifestations militantes (les dernières datent des années 1920-1930), d’autre part en essayant de repérer ses héritages ainsi que ses usages à la fin du XIX^e siècle et au XX^e siècle.

Ces différentes directions de recherche ont déjà été présentées lors de colloques, dans des séminaires ainsi que dans des articles ou des contributions à des ouvrages collectifs.