JEANMICHEL Quentin

Dans le cadre de ma thèse, je m’intéresse à la diplomatie occidentale entre 1396 et 1412. Après la mort du roi Martin Ier le 31 mai 1410, sans héritier direct, la Couronne d’Aragon est traversée par une crise successorale qui se conclut deux ans plus tard par la sentence communément appelée Compromis de Caspe (24 juin 1412). Crise majeure de l’histoire de cette principauté Ibérique et méditerranéenne, cette période d’interrègne fut l’occasion d’une intense lutte entre cinq prétendants à la succession, appartenant à diverses dynasties, soutenus directement ou indirectement par différents acteurs internationaux (roi de France, roi de Castille, papauté d’Avignon…). Les tractations autour de la question successorale aragonaise ont donné lieu à une activité diplomatique intense qui a généré une production documentaire volumineuse. 
C’est pourquoi, je me propose d’observer toutes les facettes de la vie diplomatique occidentale au prisme du compromis de Caspe : de la conservation à la mémorisation de l’écrit, aux différents mécanismes de la prise de décision (souverain, conseil, assemblées…), en passant par l’analyse du cadre spatio-temporel (temps, lieux, formes et modalités de la négociation), sans oublier l’émergence d’un personnel inscrit dans des conditions pratiques de travail (déplacements, rétributions, formation, compétences et marge d’autonomie). 
Il s’agit en quelque sorte de faire la micro-histoire du Compromis de Caspe en la replaçant au cœur d’une thématique plus large, celle de l’histoire de la diplomatie d’un Occident tardo-médiéval, en proie à la Guerre de Cent Ans et au Grand Schisme qui déchire la chrétienté.