Le quatrième champ de recherche recouvre la notion multimédiatique de « portrait ». Si celui-ci peut être appréhendé comme un objet matériel produit par différentes techniques (portrait peint, sculpté, photographié, etc.), il est aussi fortement associé à l’écriture biographique. Toutefois la notion de « portrait sonore » permet encore d’envisager d’autres manières et matières pour faire portrait. Quelques soient les médias considérés et leurs possibles articulations, une place importante est faite aux statuts et usages des portraits, passant par l’étude de leurs conditions de production, leurs lieux matériels d’inscription et leurs contextes sociaux de réception. Par ailleurs, la question de la sérialité du portrait (figuré, textuel ou sonore) doit retenir l’attention : quelle dialectique peut s’instaurer entre l’un et le multiple, le singulier et l’exemplaire, l’individu et le groupe, dès lors que le portrait se décline en série dans le cadre de collections, d’expositions ou d’édition de dictionnaires biographiques ? Dans cette lignée, un dernier questionnement permettra de porter un regard réflexif sur les producteurs mais aussi usagers particuliers du portrait « en texte » que sont les historiens, historiens de l’art et musicologues. Acteurs clés dans la constitution de monographies, de dictionnaires biographiques ou de bases de données prosopographiques, ils participent ainsi à la pluralité des usages de l’écriture biographique, en instituant notamment le portrait comme observatoire privilégié de la relation de l’individu au groupe social. L’étude de l'évolution de l’usage des biographies, comme documents mais aussi gestes d’écriture et formes spécifiques de transmission du savoir, permettra de réfléchir à la place du portrait dans les propres pratiques disciplinaires des chercheurs et chercheuses de l’axe.