WADEL Orianne
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Le projet concerne une étude à la fois historique et archéologique des ordres mendiants masculins et féminins (Franciscains, Dominicains, Augustins, Carmes), leur implantation dès le début du XIIIe siècle et leur évolution sur le territoire de l’actuelle Bourgogne jusqu’à la fin du Moyen Âge. Dans le cadre médiéval, les limites géographiques envisagées correspondent à l’ancienne province de Sens (diocèses de Troyes, Auxerre, Sens, Nevers) ainsi que le nord de celle de Lyon (diocèses de Langres, Autun, Dijon, Chalon-sur-Saône, Mâcon). Dans le cadre de l’archéologie préventive, plusieurs sites anciennement occupés par ces ordres mendiants ont été investigués sur le territoire bourguignon. Ces recherches m’ont conduite à mettre en place une base de données des implantations mendiantes sur le territoire bourguignon entre le XIIe et XVe siècle. Le corpus comporte une cinquantaine d’établissements incluant des communautés masculines mais également féminines (Clarisses, Augustines, Dominicaines et Carmélites) même si leurs rôles et les liens avec la population restent différents. Ces travaux récents témoignent que d’importants renouvellements de la connaissance des ordres mendiants sont actuellement en cours tant sur le plan historique qu’archéologique. Or, malgré un corpus de sites relativement important, les ordres mendiants en Bourgogne demeurent assez peu abordés dans leur dimension régionale. C’est pourquoi le projet de thèse ici déposé a pour objectif de les étudier à la fois sous l’angle historique et archéologique sur ce territoire et à compléter les travaux de thèses déjà cités. D’un point de vue territorial, cela permet de poser un regard plus étendu sur les dynamiques d’implantation de ces ordres et de leur évolution jusqu’à la fin du Moyen Âge. De plus, l’étude de leur implantation en Bourgogne s’avère particulièrement intéressante en raison de la présence très marquée dans cette région des ordres monastiques traditionnels de Cluny et de Cîteaux dont elle a été le berceau. Il sera donc essentiel d’en cerner le contexte religieux et d’établir dans quelle mesure les ordres mendiants sont parvenus à s’insérer dans cette région bourguignonne densément occupée, entre autres, par les bénédictins et les cisterciens. Il s’agira également de démontrer que, malgré les nombreux conflits générés par leur arrivée, ils sont parvenus à pérenniser leur présence et à jouer un rôle essentiel dans la société entre le XIIIe et XVe siècle. Les éléments de la base de données évoqués ci-dessous permettent d’appréhender les lieux et les modalités d’implantations (lieux mis à disposition des ordres, occupations antérieures, les bienfaiteurs…), les éventuels mouvements de migration de certains couvents (souvent intra-muros et en fonction des événements politiques) : elles esquissent des axes de recherches de la thèse. De même, l’étude de l’intégration de ces ordres dans la trame urbaine leur rôle au sein de la société seront des éléments à mettre évidence. Les fonds d’archives (bulles pontificales, chartes, plans, cartes, rapports de visite…) disponibles aux archives nationales et aux archives départementales (Aube, Yonne, Nièvre, Côte-d’Or, Saône-et-Loire) et ceux de bibliothèques (Bnf, bibliothèque Franciscaine des Capucins…) ont déjà été répertoriés mais n’ont pas encore été exploités et chaque site fera l’objet d’investigations exhaustives. Un regard critique sur ces sources écrites sera indispensable afin de déterminer les éventuelles lacunes des données à disposition et de les confronter aux apports des recherches archéologiques et autres prospections sur sites. Ainsi, le croisement de données archéologiques et historiques sera indispensable tout au long de la réalisation de ce projet. Les fenêtres d’observations ouvertes par l’archéologie, qu’elles concernent des vestiges en élévation ou ceux mis au jour lors d’investigations sédimentaires, permettront d’explorer également des données relatives à l’architecture des couvents et l’organisation des espaces conventuels. Cette thèse souhaite participer au renouvellement des recherches sur les ordres mendiants. Leur étude sur le territoire bourguignon permettra d’étendre le champ des connaissances dans ce domaine, mais aussi de mieux cerner les relations entre ces ordres tant avec le milieu monastique traditionnel qu’avec la société urbaine et de porter un regard plus étendu sur les dynamiques d’implantation de ces ordres et de leur évolution jusqu’à la fin du Moyen Âge.
