La réalisation d’une thèse concernant l’engagement syndical de la CFDT dans les reconversions industrielles de la sidérurgie lorraine m’a permis de comprendre les causes et les mécanismes de l’abandon de l’outil sidérurgique lorrain et de sa reconversion au travers de deux exemples : la société Pont-à-Mousson et les Aciéries de Pompey. A l’aide de sources syndicales et de sources orales, ces travaux reviennent sur le syndicalisme pratiqué à la CFDT et ses racines idéologiques, afin de comprendre sa position originale dans les conflits sidérurgiques lorrains des années 1960 aux années 1990. Les lorrains de la CFDT du secteur sidérurgique sont mis au premier plan de ces travaux pour leurs discours, propositions et leur prise de conscience de l’importance des mutations industrielles.
Après cette thèse, j’ai occupé le poste de chercheur au sein du projet Regalor. Ce projet, financé par le FEDER et la région Grand Est, vise à montrer l’exploitabilité ou non du gaz de charbon présent dans le bassin houiller lorrain. J’avais en charge une étude qui portait sur la comparaison des situations de désindustrialisation/réindustrialisation entre la Lorraine du fer et la Lorraine du charbon de 1963 à 2018. Durant deux années, j’ai pu me rendre compte des différents dispositifs mis en place pour lutter contre le recul de l’industrie lourde en Lorraine, tout comme j’ai pu mettre en évidence l’importance de l’aménagement du territoire et les mutations de certaines politiques publiques. 
Je travaille actuellement au sein du Service action et ingénierie culturelles du Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, en tant que chargé de mission pour une étude sur les ressources, acteurs et initiatives concernant la mémoire ouvrière, celle des immigrations et le patrimoine industriel du département. Il s’agit à la fois de réaliser un diagnostic des ressources, acteurs et initiatives autour des thématiques citées sur l’ensemble des territoires du département, mais aussi de proposer une programmation culturelle et scientifique (conférences, expositions) ouverte à tous les publics. Il s’agit aussi de réaliser un travail de fond sur l’histoire industrielle et sociale et la mémoire ouvrière du département de Longwy à Badonviller, de la sidérurgie à la cristallerie, en passant par le textile, les conditions de vie et de travail dans les classes ouvrières, les engagements politiques et syndicaux, les vestiges industriels et les apports humains et culturels venus d’Italie, de Pologne ou plus récemment d’Afrique du Nord. Cette mission est l’occasion de rendre compte d’une situation départementale singulière, riche d’apports, de mémoires et de témoignages sur plus de deux siècles d’histoire.