Réalités provinciales en histoire religieuse autour de la Lorraine. XIIe-XVIIIe siècle
Ce qui nous intéresse est le phénomène provincial en ce qu'il concerne les Eglises et la vie religieuse. Sont concernés les protestants et les catholiques, tant réguliers que séculiers. Se pose d'abord la question des différents acteurs, en particulier le rôle de ceux qui ont vocation à diriger les provinces, métropolitains et chapitre provinciaux. Hiérarchie et/ou collégialité : cet enjeu est au cœur de l'existence même et du fonctionnement des provinces, qui ont pour vocation de rassembler les membres d'une même Église. Le poids des intervenants extérieurs à l'Eglise provinciale – papauté, pouvoirs politiques, autres communautés religieuses, etc. – fera l'objet d'une réflexion approfondie.
Trois thèmes non exclusifs guideront les débats :
1) Concevoir la province religieuse : les acteurs de la dynamique de construction provinciale, les débats et arguments proposés à cette occasion, l'impact de ce processus sur les cadres et communautés locales.
2) La réactualisation et le réinvestissement du cadre provincial par les autorités ecclésiales et par les acteurs de la vie religieuse. Il s'agit de poursuivre les réflexions initiées lors de la table ronde tenue à Reims en 2007[1], en s'interrogeant sur le vécu provincial, sa perception, l'adéquation entre la réalité et la pratique, et son éventuelle remise en cause. En effet, se pose la question de l'existence de réseaux ecclésiaux ne respectant pas le cadre provincial et fonctionnant selon d'autres logiques. Sachant que, d'ailleurs, la césure provinciale n'est pas toujours une frontière linéaire mais se marque aussi, notamment dans le monde régulier, par l'appartenance de certains établissements à des provinces et obédiences autres que celles de leurs voisins géographiques immédiats. Comment dans ce cas est vécue l'appartenance provinciale ? Comment se construit l'identité d'une « province » éclatée sur le plan géographique ?
3) Le lien entre les provinces religieuses et les constructions ou transformations de territoires politiques, de réseaux nobiliaires et urbains. Se pose la question de la formation de nouveaux espaces et de leur adéquation à la géographie ecclésiastique. Inversement, dans quelle mesure la géographie provinciale dépend-elle de ces logiques territoriales non confessionnelles ?