Le testament spirituel, du Moyen-Age à l'époque moderne. Legs, salut de l'âme, miroir de vertus chrétiennes
Cette rencontre a réfléchi sur les moyens d’expression de la spiritualité au moment de la mort. Celle-ci peut se manifester dans les testaments proprement dits, mais aussi dans d’autres formes de textes – chartes, vies de saints, chroniques, etc. – qui rapportent les derniers moments, les dernières paroles du défunt et transmettent ainsi à la postérité son héritage spirituel. Ce n’est donc pas l’aspect économique ou social du testament qui a été envisagé, mais plutôt le sens particulier et l’importance pour les survivants que prennent les choix spirituels ainsi manifestés au moment du trépas. Plusieurs pistes de réflexion ont ainsi été envisagées :
– Les donations pro remedio anime : les justifications doctrinales données à ces pratiques ont déjà fait l’objet de nombreuses études (Dominique Iogna-Prat, etc.). Aussi avons-nous souhaité plutôt nous interroger sur ce que cela révèle des choix spirituels, voire doctrinaux, faits par le défunt, à travers les récipiendaires privilégiés de ces legs. Par exemple, outre la diffusion du culte de la Vierge, déjà bien démontrée à partir de ces sources, quelles sont les autres formes spécifiques de la piété que l’on peut lire dans ces documents ?
– Le testament, miroir des vertus chrétiennes: quelles sont les vertus mises en valeur par le testateur, explicitement ou pas ? En quoi le testament peut-il témoigner de la pratique de certaines vertus par le défunt, ou être un appel à la pratique des vertus pour ses héritiers ?
– Le modèle spirituel transmis aux survivants par le récit des derniers instants : quels sont les supports textuels privilégiés pour cette transmission ? Quel sens donner à la mort silencieuse, à la mort solitaire de Romuald, à la mort d’Odilon s’effaçant derrière la liturgie ? Quels sont les vertus chrétiennes, les saints et sanctuaires recommandés à la piété des survivants ?