L'avocat Agostino Mariotti (1724-1806) et son musée "une des curiosités de Rome"

ODONE Ginevra
Directeur / directrice de thèse
Directeur / directrice de thèse hors CRULH
DI MACCO Michela
Date de soutenance
Membres du jury CRULH
Membres du jury hors CRULH
HOCHMANN Michel
CURZI Valter
MIARELLI MARIANI Ilaria
Lieu de la soutenance
Visioconférence

L’abbé et avocat Agostino Mariotti (1724-1806) était bien connu dans la Rome du XVIIIe siècle. Comme la plupart des ecclésiastiques de son temps, il s’agissait d’abord d’un érudit : avocat de la Congrégation Sacrée des Rites, homme de lettres, fin connaisseur des langues latine et grecque, bibliophile, numismate, membre de l’Académie de l’Arcadie, mais aussi expert d’antiquités et grand collectionneur. En l’espace de plusieurs années il avait constitué une importante collection dont le noyau principal était formé par le musée Sacré. Avec celle-ci, particulièrement riche de peintures de toutes époques, Mariotti avait pour ambition de raconter aussi bien l’histoire de l’Église que la « Perfezione del disegno » en utilisant comme pivot l’œuvre de Michel-Ange. Ce travail de thèse vise d’abord à reconstruire la figure de l’avocat Mariotti et de sa collection, et de les mettre en perspective avec le contexte culturel de la ville de Rome au XVIIIe siècle. Les nouvelles sources retrouvées ont donc permis d’analyser la grande richesse de la collection, en complétant les informations disponibles sur cette figure aux multiples facettes, tombée presque entièrement dans l’oubli après sa mort, malgré les nombreuses œuvres de son recueil ayant rejoint les collections papales et se trouvant encore aujourd’hui conservées et exposées aux musées du Vatican. La première partie de la thèse reconstruit donc la biographie d’Agostino Mariotti, avec une attention particulière pour sa production littéraire et à ses relations avec les érudits italiens et étrangers de son temps. Son réseau est donc constitué principalement par des personnes avec lesquelles il partage ses lieux préférés de sociabilité, à savoir des religieux, des membres de l’Académie d’Arcadie, des artistes de l’Académie de Saint-Luc, ou encore des jésuites malgré le rôle joué par Agostino dans la suppression de l’Ordre. La deuxième partie se focalise sur la reconstruction de l’ensemble de la collection de Mariotti, partagée entre un musée Sacré, un musée Profane et un musée d’histoire naturelle. Les vastes sources documentaires retrouvées sont présentées et analysées afin de redonner au lecteur une image inédite et relativement exhaustive de cette riche et variée collection et ce, au-delà des seules peintures d’artistes « primitifs » pour lesquelles Agostino était connu jusqu’à nos jours. La dernière partie suit la dispersion des œuvres après la dissolution de la collection à la mort de son créateur. Une attention particulière est donnée à celles qui ont été vendues au Vatican en 1820, transaction pour laquelle nous disposons d’un grand nombre de sources documentaires et qui ont permis de connaître les estimations données lors de la vente. Une recherche complémentaire a aussi été menée pour identifier d’autres œuvres actuellement conservées aux Musées du Vatican. Grâce à notre travail, nous disposons maintenant d’une image bien plus accomplie de cet avocat consistorial et de sa collection qui était considérée à son époque comme « une des curiosités de Rome ».