Armée et religion

image armée et religion
Colloque/Journée d'étude
Nancy
affiche armée et religion

La mise en place d’armées permanentes n’est pas sans conséquences sur un plan religieux. Il en résulte la présence d’un clergé toujours plus nombreux et dont le rôle auprès des officiers, soldats et marins, est progressivement fixé par les textes ou la pratique. Afin de guetter cette institutionnalisation graduelle, on peut tour à tour porter son regard sur les hommes d’armes, les grandes figures ministérielles à l’origine de la transformation de l’outil militaire et naturellement celle des princes et chefs d’état. Cette histoire ne pouvant être le produit d’une action unilatérale, il faut également porter l’attention à l’autre versant, celui constitué par les hommes et institutions d’église. Cette double approche permet non seulement de montrer comment, sur la longue durée, on passe de la présence de l’aumônier d’une troupe engagée dans un conflit ou une expédition à l’élaboration et l’entretien de véritables aumôneries, mais aussi d’observer la volonté de « sacralisation » et de « moralisation » des troupes. Une réalité émerge progressivement et se constitue fermement au fil des siècles modernes pour triompher dans les situations contemporaines. On doit accorder une importance particulière aux lieux où elle se vit, notamment les espaces de contact et d’affrontement (même si l’objet de la rencontre n’entend aucunement se limiter à observer le rapport armée et religion en temps de guerre), les villes de garnison. Il faut ensuite se questionner sur les manières par lesquelles on conçoit la mise en pratique de la religion dans l’armée, sur les moyens dégagés pour faire vivre une pastorale sinon « par milieu », du moins adaptée à un terrain singulier. Ainsi, qui sont les « pasteurs » dévolus aux fidèles accomplissant leur devoir d’état ou national sous les armes, et comment sont-ils formés à l’encadrement du soldat en temps de paix comme en temps de guerre ? Pourquoi les ordres réguliers, au sein du catholicisme, y ont très tôt joué un rôle non seulement majeur, quasi exclusif, mais encore modèle ? Quelle est la part du clergé séculier lorsque les militaires effectuent un retour à l’ordinaire paroissial ?