Changer, rénover, restaurer : la réforme au fil de l'histoire et de l'actualité
Avec l’annonce de la réforme territoriale, la France des Régions va changer de visage : tel est le fruit d’une volonté de modifier le paysage et les habitudes dans le pays à l’aune d’une modernisation vue comme nécessaire. Cette actualité ne doit pas voiler une réalité : l’esprit de réforme - de changement – n’est évidemment pas chose nouvelle. Depuis la structuration des sociétés sous la tutelle d’États et d’institutions, désireux d’avoir la maîtrise d’un territoire et d’individus, des réformes ont été engagées. Il suffit de penser, dans le cas français, aux tentatives de réformes effectuées par la monarchie au cours du XVIIIe siècle ou bien encore aux profondes réformes structurelles entreprises dès les premiers temps de la Révolution française. De même, le développement et la modernisation des États ont engendré de nécessaires réformes dans le domaine territorial, fiscal, administratif. La réforme est dès lors entrevue comme une modernisation, un changement à considérer dans une quête de progrès. Toutefois, l’esprit de réforme mais aussi la nécessité de restaurer un ordre ou un esprit considérés comme perdus ou pervertis ont poussé très tôt religieux et institutions ecclésiales à réformer des pratiques, donnant ainsi naissance à de nouvelles pratiques. On l’a compris, l’idée de réforme engage la réflexion autour d’un possible triptyque : changement, rénovation et restauration. Dès lors, si l’idée de réforme s’applique aux sphères de l’État et de l’Église, il convient de la mettre en questionnement dans bien d’autres domaines, tels l’école, le monde politique, le monde des arts, l’économie, etc. Ces universités d’hiver ont invité ainsi à ouvrir la réflexion autour de la réforme dans plusieurs champs d’investigation et appellent à des travaux, notamment en histoire et en géographie, sur le territoire, les institutions, les idées, les pratiques dans une sphère nationale et internationale.