Ecrire aujourd'hui l'histoire de Metz médiévale
Dès le haut Moyen Âge, Metz se distingua par son rôle de capitale du royaume d'Austrasie puis comme un des hauts lieux de mémoire de la dynastie carolingienne. L'importance politique et économique de la ville se traduisit ensuite par l'essor d'un patriciat puissant et prospère, qui gouverna en toute autonomie la ville du XIIIe au XVIe siècle, en profitant de la situation géo-politique particulière de Metz, ville d'empire sous influence française. Ce riche passé n'a cessé de susciter l'intérêt des historiens, depuis la fameuse Histoire de Metz de dom Jean François et dom Nicolas Tabouillot, qui renouvelèrent au XVIIIe s., par l'étude scientifique des sources, une tradition historique remontant aux chroniques et Gestes médiévales, jusqu'à la thèse magistrale de Jean Schneider sur La ville de Metz aux XIIIe et XIVe siècles, parue en 1950.
Soixante ans après la publication de cette « somme » historique, il nous a paru nécessaire de dresser un tableau de l'état actuel de la recherche ; c’est pourquoi le Centre Régional Universitaire Lorrain d'Histoire s'est proposé d'organiser en 2010 un colloque international afin de rassembler la plupart des médiévistes, français et étrangers, qui travaillent de par le monde sur le Moyen Âge messin. L'objectif principal de cette rencontre était donc historiographique : il ne s'agissait pas de refaire toute l'histoire du Metz médiéval, mais de faire le bilan des travaux récents, des renouvellements des problématiques et des méthodes, et de définir ensemble les pistes sur lesquelles la recherche historique pourrait s'engager dans les années suivantes.
Une attention particulière a été ainsi portée à l'interdisciplinarité, par l'instauration d'un dialogue entre historiens, historiens de l'art, spécialistes de la littérature, de la liturgie, archéologues, etc., qui a visé à développer la réflexion sur les sources employées pour faire l'histoire de Metz, et à confronter les différentes approches possibles en fonction des types de sources utilisées. L'organisation de séances thématiques – sur la vie religieuse, l'aménagement de l'espace, l'architecture et le décor, la liturgie et la musique… – a été ainsi l'occasion de s'interroger sur l'apport des différentes spécialités scientifiques à la connaissance de l'histoire de Metz.