Histoire et représentation d'une frontière disputée : entre Moselle et Lauter, les espaces, l'armée et l'état (XVIe-XXIe siècles)

image représentation
Colloque/Journée d'étude
Wissembourg
Affiche histoire de représentations

Longtemps, la question des frontières, en tant que limite entre deux entités politiques, a été considérée essentiellement sous ses aspects militaires et diplomatiques (selon que l'opposition était conflictuelle ou pacifique). Fortement influencée par le contexte géopolitique de l'époque, l'analyse qui en a été faite au fil du temps montre de sensibles évolutions ; ainsi, au XIXe siècle, dans le contexte du développement de l'État-nation, les travaux sur la frontière étaient abordés essentiellement au travers des traités internationaux. Puis, avec les conflits de 1870 et de 1914, la crispation autour du "sentiment d'identité nationale", en France et en Allemagne, mais, plus largement, dans l'Europe entière, a fait évoluer la perception des frontières. Après la Seconde guerre mondiale, l'histoire militaire, et, avec elle, celle des frontières, a été largement négligée. Depuis une vingtaine d'années, avec la disparition du bloc soviétique, la réunification allemande, le traité de Maastricht, autant de bouleversements des territoires européens et de leurs frontières, une nouvelle vague de travaux ont été engagés, visant à éclairer le processus d’élaboration d’une frontière.

 
Dans ce contexte, cette rencontre scientifique,vise à ouvrir de nouvelles pistes de lecture de l'espace frontalier. L'objectif est de croiser les regards de chercheurs allemands et français , dans un esprit diachronique, du XVIe siècle à nos jours, dans une région englobant la Sarre, le Palatinat, l’Alsace et la Lorraine. Cette approche sur un temps long doit permettre d'analyser l'évolution d’une frontière militaire, de son élaboration jusqu'à sa disparition - telle qu’elle s'observe aujourd’hui dans les villes et paysages des régions frontalières. Historiens et géohistoriens sont appelés à dresser le profil d’une frontière au travers de ses marqueurs et de la perception qu’ont pu en avoir les acteurs politiques, les militaires mais aussi les populations concernées.