Les prisonniers de guerre (XVe-XIXe siècles)
Le colloque était destiné à ouvrir un champ d’études encore peu travaillé, celui des prisonniers de guerre à l’époque moderne, dans le contexte du développement de l’État moderne et d’armées aux effectifs nationaux croissants. On connaît les travaux portant sur les guerres contemporaines, dont les éléments peuvent servir de points de référence sans pour autant sombrer dans une histoire téléologique.
La perspective globale de cette rencontre consiste à partir de la fin du Moyen Âge et de ses pratiques à l’égard des prisonniers, pour en arriver au XIXe siècle, moment où se développent et s’institutionnalisent progressivement droits et statuts des prisonniers. Il s’agissait ainsi d’analyser un processus essentiel dans l’humanisation des prisonniers de guerre, d’après les critères actuels, en s’attachant à montrer ce que signifiait être prisonnier avant l’entrée dans le XXe siècle.
Afin de jeter les bases d’une réflexion d’ensemble, plusieurs thèmes ont été abordés. Celui de la capture, moment clef qui détermine le passage du soldat en capacité de se défendre et de se battre à celui de prisonnier. Logiquement, ce sont alors les conditions de la captivité qui sont abordées, ce qui permet de se diriger vers la question du droit et du statut. Pour ne pas se limiter à ces aspects formels et institutionnels, il a semblé utile d’ouvrir le champ d’analyse des représentations sur les prisonniers et de ces derniers sur eux-mêmes. De même, une approche du thème religieux paraît nécessaire pour éclairer le rôle de la foi dans l’acceptation de son sort mais aussi dans le traitement du prisonnier.