Les protestantismes en Lorraine (XVIe-XXIe siècle)

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Colloque/Journée d'étude
Nancy
Affiche protestantisme

La Lorraine est souvent présentée dans l’historiographie comme une terre de catholicité, voire une « frontière de catholicité » (Pierre Chaunu). On sait que cette vision globalisante dissimule une réalité bien plus complexe, tant au niveau de l’espace que de la temporalité, lorsque l’on évoque la question du protestantisme en Lorraine. La définition même de l’espace ne peut se résumer à la seule acception de « Lorraine », qui recouvre de manière entendue la Lorraine ducale. Aborder l’histoire du protestantisme en Lorraine exige d’inclure les Trois-Évêchés, comme le montrent les travaux anciens d’Henri Tribout de Morembert et ceux plus récents de Julien Léonard ; de même, on ne peut négliger les enclaves d’Empire qui forment d’autres pôles de développement du protestantisme, dans un contexte politique différent de celui des duchés lorrains (Laurent Jalabert, Gaëtan Dechoux). D’ailleurs, on notera, à la suite des travaux d’Hugues Marsat sur la frontière occidentale des duchés, au contact de la Champagne, qu’au sein même de la Lorraine ducale, on ne peut nier l’essor de petites communautés protestantes qui survivent, pour certaines, jusqu’au début du XVIIe siècle. Enfin, on sait que dans l’entourage même du duc, il y a pu avoir des protestants, certes en petit nombre, comme autour de l’épouse du fils de Charles III, Catherine de Bourbon ; de même, au XVIIIe siècle, des protestants sont signalés à la cour de Lunéville. Situé au carrefour de circulations des hommes, des livres et des idées, l’espace lorrain est nécessairement soumis à de nombreuses influences et permet aussi de suivre différents parcours individuels au sein des communautés protestantes.