Cette thèse porte sur le fonctionnement économique des paroisses parisiennes à l'époque moderne. L'intérêt du cadre paroissial est qu'il constitue la structure de base pour accéder à des services rituels (offices, baptême, mariage, funérailles, messes) pour la majorité des citadins. Il s'agit de mettre en relief la dimension matérielle et économique des rites européens de l'époque moderne, depuis l'approvisionnement en denrées périssables et de la fourniture en textiles et métaux précieux jusqu'aux infrastructures du culte et leurs dynamiques d'extension spatiale au cours du développement de Paris. Il s'agit ensuite d'étudier le fonctionnement économique, financier et organisationnel de la fabrique paroissiale, notamment ses possessions immobilières, ses rentes financières et ses prestations de services rituels (notamment funéraires) en effectuant dès que possible des comparaisons avec d'autres contextes urbains, celui de Naples notamment. Les acteurs ecclésiastiques (curés, prêtres habitués) sont également présentés comme étant avant tout des prestataires de services rituels en partenariat avec les laïques administrant la fabrique, et souvent subordonnés à ceux-ci. À une échelle plus réduite, le geste de l'aumône par les fidèles est analysé dans sa dimension économique. L'enjeu de cette thèse est de contribuer à la compréhension de la place de l'économie religieuse au sein de l'économie urbaine à l'époque moderne.