Revigny-sur-Ornain, Vaubécourt et la Première Guerre mondiale. Histoire et mémoire dans deux cantons ruraux de la Meuse (1914-1918)

Directeur / directrice de thèse
Date de soutenance
Membres du jury CRULH
Membres du jury hors CRULH
PORTE Rémy
LANNEAU Catherine
LAMARRE Jean
Lieu de la soutenance
Nancy

La Première Guerre mondiale a fortement touché le département de la Meuse, pris d’ouest en est sur la ligne du front occidental… Verdun, le saillant de Saint-Mihiel et l’Argonne portent toujours les cicatrices de ces années de combats. Or, plus au sud, les anciens cantons de Revigny et de Vaubécourt (réunis depuis 2014) ont également subi le feu de la guerre. Ces deux cantons ruraux, dont rien ne semblait les destiner à devenir un champ de bataille, se sont retrouvés sur la ligne de front de la première bataille de la Marne (6-12 septembre 1914). Les combats, opposant la 3e armée française à la Ve armée allemande y sont durs. Dans cet affrontement, les deux cantons sont sur la route des deux principales villes meusiennes, Bar-le-Duc et Verdun, qui représentent les principaux enjeux sur ce secteur de l’aile droite de la bataille de la Marne. Au final, les Allemands sont contraints au repli, comme sur l’ensemble du front. Ils abandonnent les cantons de Revigny et de Vaubécourt, théâtre eux-aussi du « miracle de la Marne », mais à la notoriété moindre en comparaison du sauvetage de Paris et des « taxis de la Marne » … Après la bataille de la Marne, les deux cantons, en partie ruinés, se retrouvent dans l’arrière-front français. La ligne de feu se situe désormais 40 à 50 kilomètres plus au nord, et pourtant, les effets du conflit se font toujours ressentir. Des généraux, prestigieux pour quelques-uns, y supervisent les opérations sur les fronts de Champagne et de Meuse. Des installations militaires sont érigées, et renforcées en fonction des différentes batailles, afin de soutenir et approvisionner les secteurs des combats. Elles accueillent les soldats français et alliés en partance et au retour du front. Tout cela se fait au détriment de la population locale, contrainte de participer à cet effort de guerre et voyant ses principales ressources être mises à disposition de l’armée française, puis américaine à la fin du conflit. Pendant l’intégralité du conflit, les habitants des cantons de Revigny et de Vaubécourt ont vécu des heures difficiles, sous le signe de l’angoisse, des privations et des relations parfois difficiles avec l’autorité militaire. Après l’armistice, des hommages sont rendus à ces territoires pour les souffrances endurées pendant les hostilités. Ils viennent de la Nation, par l’intermédiaire des deux personnalités politiques meusiennes de l’époque, Raymond Poincaré et André Maginot. Les deux cantons honorent leurs habitants morts à cause de la guerre, relèvent leurs ruines et font disparaitre les traces de la bataille de septembre 1914. Cela contribue à faire oublier ces combats, et même l’ensemble des événements survenus pendant la Grande Guerre dans les cantons de Revigny et de Vaubécourt. Grâce au cadre chronologique élargi de cette étude, nous avons pu étudier comment cette histoire locale a pu être délaissée, puis partiellement remise en lumière à l’occasion du centenaire de la Grande Guerre.