TRIMBUR Patrick

Le sujet proposé est centré sur la ville de Metz, un parfait exemple à la fois d’un « gisement patrimonial » et de la montée de forces, et ce dès le XIX^e siècle (et peut-être même du XVIII^e), promptes à se porter à son secours et à sa sauvegarde. L’exemple de cette ville permet de couvrir, d’abord ponctuellement pour les XVIII^e-XIX^e et jusqu’aux années 50 du XX^e siècle, puis d’une manière plus continue pour la deuxième moitié du XX^e siècle, plus de 200 ans d’une lente émergence d’une opinion publique locale sensible à son patrimoine.
L’exemple messin de cette évolution est particulièrement bien documenté : outre les archives constituées par la presse quotidienne ou par les revues locales sur une grande partie de la période, celles d’institutions comme les archives du ministère de la Culture ou des sociétés savantes locales et/ou régionales, nous avons à notre disposition des archives privées issues des acteurs de la lutte pour la sauvegarde patrimoniale.
Cette évolution illustre, d’une manière particulièrement remarquable et à l’échelle d’une ville de taille moyenne, le passage de « l’ère monumentale » à « l’ère patrimoniale » (D. Fabre, N. Heinich). Elle donne l’opportunité d’aborder également d’autres problématiques comme la question du rapport d’une société à la Modernité, celle des Émotions patrimoniales, de la démocratie patrimoniale ou des espaces de violence.
Quel que soit l’angle d’étude retenu ou la période abordée, ils nécessiteront préalablement une réflexion sur les notions et les acceptions de ce qu’est le « patrimoine » et une « opinion publique » et ses moyens d’expression.