Sapeurs-Pompiers de Paris, 1811-1967. Construction d’une élite et d’une identité singulière

GRENECHE Damien
Directeur / directrice de thèse
Date de soutenance
Membres du jury CRULH
Membres du jury hors CRULH
FUREIX Emmanuel
BONIFACE Xavier
FLEURY Béatrice
LETONTURIER Eric
Lieu de la soutenance
Salle Ferrari, Bâtiment ISGMP, Ile du Saulcy, Metz

Ce travail vise à définir l'identité « sapeur-pompier de Paris » et historiciser les processus de patrimonialisation. Cet enjeu institutionnel répond à des thématiques identitaires. Ainsi, la spécificité militaire du sapeur-pompier parisien est unique. Des origines en 1810 jusqu’aux années 1960, cette unité se construit comme une élite, un modèle organisationnel et structurel. La 1ère grande partie vise à définir, contextualiser et historiciser la construction du modèle « pompier-militaire » et de l' « identité pompier de Paris » depuis 1810 jusqu'à la période post-Commune. Ces dernières s'établirent par la promulgation de lois, une extension du domaine de compétence (1860), une externalisation en Crimée, l'introduction de la gymnastique dès 1818 afin de consolider un ethos héroïque et professionnel. Face au choc des événements de 1871, le corps est totalement chamboulé. Tandis que le ministre de la Guerre met en place différentes règles afin de renforcer la militarité, paradoxalement les conseillers de la Ville de Paris vont tenter de démilitariser le corps. Cette période est également synonyme de créations de traditions et de représentations qui s'ancrent dans l'imaginaire collectif des Parisiens et des Français (1868-1881). La 2e grande partie se concentre sur la seconde moitié du XIXe, véritable "siècle de tous les possibles". Elle permet de mettre en lumière une période dite de l'âge d'or. Le Régiment entame un processus de modernisation. Ce dernier passe par une quête de la perfection avec la multiplication des voyages d'études (1880-1890) et l'adoption de nombreuses innovations. Avec l'implication du capitaine-ingénieur Arthur Krebs, le Régiment se modernise et adopte un plan particulier dénommé : couverture opérationnelle (1888). Une nouvelle sectorisation de Paris est appliquée, de nouveaux casernements voient le jour et ce système est complété par l'intégration d'un maillage de bouches incendies et avertisseurs publics. La traction hippomobile est remplacée par la traction automobile (électrique dans un premier temps!). Néanmoins, malgré cette métamorphose, le Régiment vit en parallèle une décennie troublée par le retour en force des antimilitaristes (1895-1905). Afin d'en comprendre les raisons, une étude de la "Discipline militaire" est amorcée. La 3e grande partie s'attache à prouver que le Régiment de sapeurs-pompiers de Paris est également une unité combattante. Tout en analysant les actions menées lors des WW1 et WW2, il s'agit de démontrer que l'expérience de la Grande Guerre instaure deux notions chez les sapeurs-pompiers de la capitale : l'adaptation et la résilience. Au sein de ses chapitres, les difficultés de l'année 1919 et le développement de l'organe social du Régiment (1945) portent une attention particulière aux conditions de vie. Cette partie se termine avec l'introduction de la "modernité" qui modifie énormément la doctrine d'intervention. L'intégration dans la sécurité civile est un enjeu politique (50-60's). On assiste à une standardisation de l'instruction avec la création d'une école et d'une pédagogie. Enfin, l’arrivée du colonel Casso coïncide avec la projection du Régiment de sapeurs-pompiers et de ses structures organisationnelles vers l'avenir, vers la restructuration de l'agglomération parisienne qui se profile (1968).