Au cours des vingt dernières années, le portrait a suscité l’intérêt renouvelé des historiens de l’art et des historiens, antiquisants, modernistes ou contemporanéistes. Interrogé tant du point de vue de l’histoire sociale et politique que de celle du goût, des formes et des styles, le portrait a fait, plus récemment, l’objet d’études novatrices à partir de considérations sur la gestuelle des sujets représentés, fondées sur la rhétorique et sur les manuels de savoir-vivre. On comprend ainsi que des œuvres que l’on croit bien connaître cachent encore bien des facettes qui ne demandent qu’à être éclairées à partir de nouveaux angles d’attaque. Pour commencer, qu’est-ce un portrait ? Un substitut des armoiries ? Le symbole d’une lignée ? Une image qui transmet le statut social du modèle et de sa famille ? L’image du pouvoir ? Le souvenir d’une personne importante et/ou aimée ? Le souvenir d’un événement majeur dans la vie d’une personne donnée ? Un objet destiné à être offert, donc un présent ? Un substitut des absents (morts ou lointains) ? Enfin, quelle a été la part du médium, de la matière dans laquelle ces différentes sortes de portraits ont été réalisées ? Il faut aussi se poser la question des lieux de conservation de ces portraits peints ou sculptés, demeures et/ou lieux publics. Repère-t-on des constantes dans les différentes cités ou cours de l’Europe antique, médiévale ou moderne ? Notons-nous des différences majeures entre la perception que l’on avait des portraits dans les périodes plus anciennes et aujourd’hui ?
Les directions de recherche définies dans ce projet sont : (1.1) De l’idéal à l’individu : le portrait dans le monde grec (Laurence Baurain, Michel Sève) ; (1.2) Portraits funéraires en Gaule de l’Est (Jeanne-Marie Demarolle) ; (1.3) Paraître à l’antique dans l’Europe renaissante et moderne (Daniela Gallo) ; (1.4) Entre individu et type social au XIXe s. (Laurence Guignard); (1.5) Photographie et portraits politiques à l’époque contemporaine (Jean El Gammal) ; (1.6) Les portraits de compositeurs contemporains (Anne-Sylvie Barthel) ; (1.7) Le cas des portraits d’astres (Laurence Guignard) ; (1.8) Ce que l’architecture dit de son maître d’ouvrage : les marqueurs identitaires portés par l’architecture domestique et publique de la période contemporain (Gilles Marseille).
